Géographie personnelle

Je suis récemment retournée sur un lieu de mon enfance où ma famille se baignait et pique-niquait les chaudes journées d’été. Je n’ai pas eu besoin du GPS pour y arriver tant tout mon être se souvenait du chemin du Pont du Gard.

Je me fie aux cartes pour explorer les endroits que je ne connais pas. Je les étudie et je leur fais confiance pour m’emmener là où je dois aller. Et je sais que lorsque je m’écarte du chemin pour suivre ma boussole intérieure, je prends le risque de me perdre. Et, oui, il m’est arrivé de me perdre désespérément. Pourtant, tel un oiseau migrateur voyageant entre des lieux familiers, je perçois mon chemin et retrouve ma voie. Certains disent que nous ne sommes jamais perdus.

Le goût du voyage, le désir de découverte et l’envie d’apprendre m’accompagnent depuis toujours. J’ai étudié, travaillé et aimé dans plusieurs pays, et ma géographie personnelle est gravée dans mon corps et dans ma mémoire. Comment puis-je oublié où mon cœur fut brisé et où mon esprit s’envola ?

Les cartes sont un ancrage, un guide visuel des lieux que nous avons visités, des gens, des histoires et du voyage. Certaines localités ont été accueillantes et généreuses envers nous, d’autres beaucoup moins. Il y a des lieux qui nous soutiennent et d’autres pas. Les émotions et les sensations colorent nos expériences. Il est facile d’apprécier un lieu quand nous nous sentons vivants. Cela devient plus compliqué quand le chagrin ou la confusion colorent notre expérience. Et puis il y a les chemins que nous n’avons pas pris. Comment donner un sens à tout cela ?

Peu importe que vous ayez parcouru le monde du nord au sud ou que vous ayez simplement traversé votre ville et changé de quartier ; vous avez exploré votre monde. Ici, nous prenons le temps de façonner le voyage plus consciemment.