L’histoire de mon nom de cœur
~ Ceolanna ~ Celle qui apporte les dons de l’âme ~ en Celte
De 2004 à 2007, j’ai vécu et travaillé à la Fondation Findhorn en Ecosse, où j’ai eu le plaisir de rencontrer l’artiste- musicienne Phyllida Anam-Aire, une belle femme celtique sans âge. Mon groupe d’étude se réunissait une fois par semaine, nous étions plus de quarante. Un après-midi, Phyllida était invitée à présenter son travail.
Elle s’est assise au milieu de notre cercle avec ses instruments de musique, ses écharpes et son sac de voyage chamanique. En quelques minutes à peine, nous étions captivés par sa voix mélodieuse et ses histoires d’enfance irlandaise. Phyllida nous expliqua, qu’en Irlande traditionnelle, les femmes disposaient de 28 jours pour prendre les décisions qui marquent une vie. Est-ce-que je désire épouser cet homme ? Faut-il que je parte loin de tout ce que je connais? Ce métier me conviendrait-il? Les femmes se donnaient le temps d’un cycle pour réfléchir et écouter leur intuition, leur désir, même si en réalité, seules certaines privilégiées pouvaient vraiment se poser ces questions. Phyllida nous dit également que nous avions tous un nom d’âme/ de cœur en plus de notre prénom.
C’est alors que j’ai demandé, « comment pouvons-nous connaître notre nom d’âme ? » Phyllida me regarda avec malice et gentillesse. « Eh bien, dit-elle, j’ai été formée dans l’ordre de Sainte Brigitte, la sainte patronne de l’Irlande, et je peux trouver ton nom. Es-tu prête à le savoir ? » J’ai ri d’un petit rire nerveux et j’ai demandé: « Est-ce que j’ai 28 jours pour décider ? » Bien-sûr que non, elle a souri. Alors après la pause thé et un petit tour dans le jardin, j’ai dit à Phyllida que j’étais prête. Elle se tourna alors vers le groupe et leur demanda s’ils étaient disposés à participer à mon initiation. Tous l’ étaient.
Elle pria le groupe d’entrer en méditation et de se préparer. Puis, elle me fit sortir du cercle pour m’apprêter et réaliser ma toilette énergétique en me brossant, en soufflant sur moi, en tirant sur mes cheveux, avec ces mots: « lâche prise, relâche la douleur, la souffrance, la tienne de cette vie et d’avant, la douleur de ta mère, le chagrin de ta grand-mère, lâche prise. » Je pleurais en silence, le visage trempé. Je me suis abandonnée à ses mains guérisseuses. Puis, après ce qui m’a semblé un long moment, elle me ramena au centre du cercle, y plaça une chaise qui devint un trône et où je pris place, ornée de foulards, de perles et de plumes.
Puis Phyllida nous dit qu’elle était prête. Elle nous demanda de ne pas nous alarmer si elle faisait des sons et des gestes étranges. Elle sortit du cercle, après quoi, elle entonna un chant et entra en transe.
Elle prit son temps et lorsqu’elle revient vers moi, Phyllida me dit: « Ton nom Celte est Ceolanna » (ki-OLAN-nam) qui signifie : celle-qui -apporte-les-dons-de-l’âme. Que tu sois connue comme telle. Et avec la bénédiction de Sainte Brigitte, je t’encourage à faire preuve de discernement ».
Ensuite, Phyllida demanda au groupe de venir vers moi, un par un, et de m’offrir le don le plus cher à leurs yeux, ce que chaque personne désirait le plus à cet instant. Ainsi, et pour le reste de l’après-midi, je fus bénie par mes compagnons de voyage qui m’offrirent Amour, Guérison, Sérénité, Courage, Tendresse, Vérité, Beauté, Sagesse, Joie, Pardon, Vision, et bien plus encore. Tous ceux présents s’adonnèrent à une initiation collective, les larmes aux yeux, le cœur ouvert.
Les heures et les jours suivants qui suivirent à Cluny Hill College furent flous et surréalistes. Autant de billets doux laissés dans ma boite aux lettres me remerciant, me bénissant, me proposant de faire mes corvées le temps que je revienne sur terre.
Je me suis sentie plus honorée qu’une reine recevant des offrandes, profondément reconnue, aimée et protégée. Pour tout cela, je rends grâce.
